La gestion de l’énergie peut être abordée de différentes manières par les entreprises, par exemple en réalisant des audits énergétiques ponctuels conformément à la norme NF EN 16247 ou en suivant l’approche systématique formulée dans l’ISO 50001. L’ISO 50001 est la norme centrale dans le domaine de la gestion de l’énergie et elle définit les exigences pour l’introduction, la mise en œuvre, la continuité et l’amélioration d’un SME.
Le modèle PDCA (Planifier-Développer-Contrôler-Améliorer) vise à aider les entreprises à améliorer de manière continue et systématique leur performance énergétique, notamment en termes d’efficacité, d’usage et de consommation d’énergie. La norme définit les exigences spécifiques qui permettent aux entreprises de démontrer l’amélioration systématique de leur performance énergétique avec des données et des faits à l’appui. En clair : si la valeur mesurée actuelle est inférieure à la valeur mesurée initiale, cela signifie que l’entreprise a économisé de l’énergie.
Une structure cadre pour faciliter l’intégration de l’iso 50001
L’ISO 50001 diffère considérablement de sa version de 2013 pour ce qui est de la structure et, en outre, elle inclut des contenus supplémentaires. Ces changements sont liés à la structure cadre (HLS) pour les systèmes de management développée en 2012. La HLS s’appuie sur une terminologie cohérente et une structure globale standardisée basée sur le cycle PDCA. Elle établit un circuit de contrôle pour l’amélioration continue des systèmes. Depuis 2012, la HLS a été intégrée dans toutes les normes ISO qui régissent les normes de management. Cela facilite la mise en œuvre de différents systèmes de management du fait qu’une grande partie des éléments requis se ressemblent et qu’il n’y a qu’un certain nombre de modules spécifiques.
La HLS inclut un total de 10 clauses :
Les clauses 1 à 3 correspondent au champ d’application, aux références normatives, aux termes et définitions. Les clauses 4 à 10 correspondent aux exigences normatives pour la certification.
Comment mettre en place la norme iso 50001 Management de l’énergie ?
La mise en place de la norme ISO 50001 requiert une approche systématique axée sur plusieurs étapes clés.
Pour commencer, il est nécessaire de définir une politique énergétique adaptée à votre organisation, incluant des engagements spécifiques pour améliorer l’efficacité énergétique.
Ensuite, la mise en place d’un Système de Management de l’Énergie (SMÉ) est essentielle. Il permet de concrétiser la politique énergétique et de mettre en place une logique d’amélioration continue.
- Définissez clairement vos objectifs et cibles en matière d’efficacité énergétique,
- Établissez un plan d’action pour atteindre ces objectifs,
- Mettez en oeuvre ce plan et contrôlez régulièrement sa mise en application,
- Revoyez et ajustez le plan d’action en fonction des résultats obtenus.
Il est également crucial de sensibiliser et de former l’ensemble des collaborateurs aux enjeux liés à l’énergie et à la mise en œuvre de la norme ISO 50001.
Enfin, pensez à réaliser des audits internes pour s’assurer de la bonne application du système de management de l’énergie et préparez-vous à la certification ISO 50001 qui viendra valider vos efforts. Voyons maintenanr les chapitres de la norme iso 50001.
Chapitre 4 : Contexte de l’organisme
Définir le contexte de l’organisme est la première étape pour établir un cadre pour le système de management de l’énergie. Tout d’abord, il faut analyser et évaluer les domaines et les questions internes et externes (Clause 4.1), par exemple en réalisant une analyse PESTEL (P = politique, E = économique, S = social, T = technologique, E = environnemental, L = légal), ainsi que les parties prenantes associées (Clause 4.2) et leurs intérêts. Parmi les autres acteurs-clés externes, il y a les autorités publiques et les organes législatifs qui ont des exigences spécifiques sous la forme de permis et de règlements d’application.
Les questions internes peuvent être des programmes déjà prévus par la direction de l’entreprise pour élargir les divisions de production ou créer des filiales sur les installations de l’entreprise. Les résultats des analyses du contexte et des parties prenantes permettent de définir le champ d’application (Clause 4.3) du système de management de l’énergie, à savoir ses limites spatiales et organisationnelles. Pour obtenir les résultats escomptés, il est fondamental de définir tous les processus requis dans un système de management de l’énergie (Clause 4.4), sans exclure les consommateurs d’énergie.
Les processus incluent, entre autres, la mesure régulière des consommateurs d’énergie et les réunions de l’équipe de gestion de l’énergie. Une carte des processus peut aider à catégoriser les processus en processus de gestion, de base et d’appui, tout en ayant une vue d’ensemble de la situation. L’objectif combiné de tous les processus doit être d’améliorer la performance énergétique.
Les termes utilisés dans la norme pour décrire la performance énergétique sont les suivants :
- 1. Efficacité énergétique comme valeur relative, p. ex. 2 MWh/t acier
- 2. Consommation énergétique comme valeur absolue, p. ex. 100 MWh/a
- 3. Usage énergétique, c’est-à-dire l’application de l’énergie, par exemple sous fourme d’air comprimé ou d’éclairage (parfois appelée « utilisation finale »)
Chapitre 5 : Leadership
Le système de management de l’énergie relève de la responsabilité de la direction (Clause 5.1). En formulant une politique énergétique (Clause 5.2), la direction de l’entreprise assume ses responsabilités et s’engage à appuyer pleinement le SEM. Les ressources humaines et financières en sont un élément clé.
Dans la plupart des cas, la direction désigne une personne chargée de superviser le développement et la maintenance du SEM et de faire le suivi du système en coordination avec l’équipe énergie (Clause 5.3). Attribuer des tâches claires et documentées à chaque membre de l’équipe (en détaillant toutes les responsabilités et autorités) aide à réduire le risque de malentendus et de conflits. Idéalement, l’équipe énergie devrait être formée par des membres du personnel de différents unités et divisions, comme des techniciens d’entretien, des spécialistes en électricité et des chefs de département.
Il a été démontré que, pour maintenir un système de management de l’énergie, une entreprise de 30 employés doit y consacrer 0,3 ETP (équivalent plein temps) ou 70 jours de travail.
Chapitre 6 : Planification
Le processus de planification inclut les niveaux suivants :
Planification stratégique
La planification stratégique consiste à réaliser une analyse globale des risques et des opportunités (Clause 6.1) pour préparer l’organisme aux événements futurs négatifs et positifs. Les risques techniques peuvent inclure un manque d’entretien ou un entretien inadéquat (voir la Clause 8.1 de la norme) des pièces des consommateurs d’énergie. Si, à cause de cela, les pièces s’usent plus vite, les systèmes risquent de consommer plus d’énergie. La norme établit que la planification stratégique doit aussi prendre en compte les risques liés au contexte et aux parties prenantes, p. ex. le non-respect des conditions des permis.
Comment faire une revue énergétique – Planification tactique ?
La planification tactique porte sur l’analyse de l’état actuel du système d’énergie, également dénommée revue énergétique (Clause 6.3).
Elle sert de base à la définition des indicateurs de performance énergétique (IPE) (Clause 6.4) et des situations énergétiques de référence (SER) (Clause 6.5), qui servent de points de comparaison aux entreprises pour identifier les améliorations apportées. L’objectif de la revue énergétique est d’identifier les usages énergétiques significatifs (UES). Ces usages sont généralement ceux qui représentent une part importante de la consommation d’énergie ou qui offrent un potentiel considérable d’amélioration de performance énergétique.
Les entreprises définissent leurs propres critères pour ce qu’elles considèrent comme « significatif ». Par exemple, une entreprise peut décider de désigner comme UES tous les consommateurs qui représentent plus de 5 % de la consommation d’énergie. Pour pouvoir réaliser cette analyse, les entreprises doivent mesurer ou estimer leur consommation d’énergie actuelle et l’attribuer proportionnellement aux systèmes ou processus correspondants.
La meilleure façon de visualiser les flux d’énergie qui en résultent est avec un diagramme de Sankey. Toutefois, pour cela il faut s’appuyer sur un concept de mesure cohérent afin que l’examen de l’énergie puisse être répété régulièrement et toujours dans les mêmes conditions. Une collecte de données précise jette les bases pour la prévision nécessaire de l’usage et la consommation d’énergie.
Diagramme des flux d’énergie : consommation énergétique sur une année fiscale image à copier
Détermination des variables pertinentes
Outre la quantité d’énergie consommée, les entreprises doivent aussi déterminer les variables pertinentes et les personnes qui travaillent ou opèrent dans chaque UES. Les variables pertinentes incluent des facteurs qui ont une influence significative sur l’usage, la consommation et l’efficacité énergétiques et qui fluctuent de manière prévisible, par exemple les conditions climatiques et la température. Les analyses de régression linéaires simples (Fig.) permettent de déterminer l’influence d’une variable et de chercher des corrélations. Dans un diagramme de tendance linéaire, on peut utiliser le coefficient de détermination R² comme critère pour évaluer le degré d’influence (p. ex. une variable est pertinente lorsque R² > 0,95).
Dans certains cas, la corrélation entre la consommation d’énergie et les variables (par exemple la température extérieure, l’humidité, etc.) peut ne pas être linéaire et il se peut également que deux variables indépendantes ou plus soient corrélées (c’est ce que l’on appelle la colinéarité). L’objectif de déterminer et d’évaluer l’influence des variables pertinentes est d’ajuster les indicateurs de performance énergétique afin de pouvoir comparer les valeurs collectées sur plusieurs années (normalisation).
Établissement des indicateurs de performance énergétique
L’analyse de régression permet de définir les indicateurs de performance énergétique (IPE) correspondants pour les usages énergétiques significatifs (UES) (Clause 6.4). Les IPE peuvent exprimer des valeurs de mesure absolues ou relatives et ils peuvent également varier en fonction du public cible et des objectifs. Par exemple, les IPE qu’utilise la direction d’une entreprise sont beaucoup plus synthétiques que ceux dont ont besoin les directeurs de l’énergie ou encore les opérateurs de systèmes. Les indicateurs absolus comme les kWh/a sont généralement utilisés dans les communications externes pour décrire les tendances de consommation. Ils sont également utilisés dans les systèmes statiques.
Au contraire, lorsqu’on travaille avec des systèmes dynamiques, il est important d’utiliser une valeur de référence pour faciliter la comparaison avec les valeurs mesurées (indicateur relatif). Comme exemple de valeur de référence, on pourrait prendre le nombre d’unités de produit (kWh/unités de produit*a). Toutefois, cela ne peut être exprimé sous la forme d’un simple quotient que lorsqu’il n’y a qu’une seule variable pertinente et aucune charge de base, ce qui est rarement le cas dans la pratique. Un IPE plus efficace montre la fonction de consommation énergétique (FCE), qui est déterminée en prenant en compte les facteurs influents pertinents (Fig. d’en haut). La formule peut être tirée directement de l’analyse de régression (voir formule dans la Fig. 4).
Lorsque l’on met en œuvre pour la première fois un système de management de l’énergie, l’IPE calculé est généralement aussi utilisé comme situation énergétique de référence (SER) (Clause 6.5). La SER sert de point de référence pour les IPE et doit être ajustée lorsque les facteurs statiques changent (p. ex. les installations et les machines utilisées, le nombre de quarts travaillés, etc.) Vous pouvez trouver plus d’informations sur les indicateurs de performance énergétique et les situations énergétiques de référence dans l’ISO 50006.
Les IPE sont d’une importance capitale parce qu’ils documentent et permettent de visualiser les fluctuations de la performance énergétique par rapport à la situation énergétique de référence (SER). Cela permet de comparer les valeurs de consommation d’énergie CIBLES (SER est utilisé comme FCE) aux valeurs RÉELLES (IPE) (voir le domaine coloré sur la Fig. 5).
Ce processus est appelé contrôle de la consommation d’énergie. Il permet aux entreprises de faire le suivi de leurs IPE, d’utiliser des méthodes de contrôle de la consommation énergétique pour réaliser des analyses ciblées des écarts et de mettre en œuvre des actions correctives tout en identifiant les potentiels d’amélioration. Les systèmes de mesure basés sur logiciel sont l’outil le plus adapté pour réaliser cette tâche lorsque les entreprises atteignent une certaine taille ou que leur consommation d’énergie dépasse un certain niveau. En mettant en œuvre les modules « Environnement » et « Développement durable » de Quentic, vous pourrez avoir un aperçu de la consommation, des volumes et des coûts à tout moment.
Cette solution logicielle vous permettra d’enregistrer et de faire le suivi des données relatives à l’utilisation des ressources. Ainsi, avec le logiciel, vous avez non seulement une vue d’ensemble de la consommation d’électricité, de gaz et d’eau, mais vous pouvez également optimiser vos résultats en matière de gestion des déchets et de l’énergie. Pour mettre en œuvre d’une solution comme Quentic il faut disposer d’un plan de collecte des données énergétiques adapté (Clause 6.5). Les utilisateurs peuvent aussi se référer aux exigences établies dans les normes NF EN 17267 et ISO 50015. Le processus de base est illustré dans la (Fig. 6).
Créer un plan de collecte des données pour avoir une meilleure vue d’ensemble
Les plans de collecte des données (également appelés plans de mesure) servent à garantir des mesures et des calculs documentés, continus, cohérents et transparents. Concernant les mesures à réaliser, on y établit :
quand (p. ex. une fois par jour, une fois par mois, etc.),
quoi (p. ex. consommation de gaz à l’usine),
où (p. ex. département),
comment (p. ex. en utilisant un compteur, un calcul ou une estimation spécifiques),
et par qui (directeur de l’usine 1) Les mesures qui doivent être effectuées
Ils contiennent également des informations sur :
les variables pertinentes pour les UES,
la consommation énergétique des UES
et de l’organisme dans son ensemble,
les critères opérationnels relatifs aux UES,
les facteurs statiques (s’il y a lieu).
et les données figurant dans les plans d’actions.
Définition des objectifs opérationnels
L’ISO 50001 requiert uniquement de collecter des données concernant les UES, que les entreprises peuvent définir selon leurs propres critères, pour garantir que la charge de travail soit gérable. Dans la pratique, il doit y avoir un équilibre entre les avantages du plan de mesure et les efforts requis. Les entreprises doivent utiliser leur planification tactique et stratégique pour définir des objectifs opérationnels spécifiques et des objectifs énergétiques (Clause 6.2) permettant d’améliorer leur performance énergétique.
Ces objectifs doivent être SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis). Définir des objectifs aussi précis que possible (p. ex. réduire la consommation énergétique par unité de X produit [kWh/unité] de 10 % par rapport aux niveaux de 2019 d’ici le 31/12/2021) aide à évaluer les progrès réalisés et l’efficacité des mesures au niveau opérationnel.
Chaque objectif doit être accompagné d’un plan d’action définissant précisément comment il sera atteint. Un plan d’action bien formulé peut aussi constituer une base solide pour les demandes de financement étant donné que la plupart des bailleurs de fonds requièrent un concept structuré.
Chapitre 7 : Support
Les processus d’appui sont cruciaux pour que les systèmes de management de l’énergie atteignent tout leur potentiel. Cela inclut les ressources humaines, financières et matérielles (Clause 7.1) prévues par l’équipe énergie et qui doivent être fournies par la direction de l’entreprise.
Parmi les ressources allouées aux SME, il y a les fonds pour investir dans des équipements et des systèmes de mesure, les infrastructures numériques comme les logiciels et les systèmes de stockage de données et un personnel compétent.
Il est important de déterminer les compétences et les ressources que doivent avoir (Clause 7.2) les personnes ayant un impact significatif sur la consommation énergétique, avec des objectifs d’amélioration à atteindre moyennant des cours de formation et de qualification.
Les employés doivent avoir conscience de leur influence sur la performance énergétique et des conséquences en cas de non-respect des normes et procédures applicables (Clause 7.3).
Les entreprises doivent réglementer leurs communications internes et externes (Clause 7.4) afin que chacun reçoive les bonnes informations au bon moment. La communication doit être définie et contrôlée en conséquence. Par exemple en ce qui concerne les rapports à la direction, les interactions avec les autorités publiques et les réunions d’équipe internes.
Les employés doivent avoir la possibilité de faire des propositions d’améliorations sur la base de réunions hebdomadaires, d’audits et de formations (Clause 7.4). Le directeur énergie doit examiner et évaluer ces propositions et transmettre celles qui sont pertinentes à la direction de l’entreprise.
En permettant aux employés de faire des propositions, on les sensibilise aux questions énergétiques et cela permet alors d’optimiser la performance énergétique.
La documentation permet d’avoir une base solide
La documentation (Clause 7.5) est au cœur de tout système de management de l’énergie. Les documents sont des preuves très utiles pour montrer aux auditeurs les progrès réalisés. En plus de cela, ils permettent d’avoir une base sur laquelle s’appuyer pour réaliser des analyses et des évaluations exhaustives.
La documentation permet d’assurer la transparence et la clarté des processus du système de management de l’énergie et aide les entreprises à avoir une vue d’ensemble et à contrôler les situations critiques. Il est important de standardiser les documents et de garantir une cohérence pour pouvoir les comprendre et les analyser facilement. Les entreprises doivent également règlementer les droits d’approbation et d’accès. La norme précise quels sont les documents nécessaires (Tableau 3)
Chapitre 8 : Réalisation des activités opérationnelles
Comme nous l’avons indiqué au début, l’ISO 50001 adopte une approche axée sur les processus. L’objectif d’un SME est de planifier et contrôler les processus définis (Clause 8.1).
Tout d’abord, il est important de définir tous les processus pertinents (Clause 4.4) et de créer une carte des processus. L’utilisation d’un système de management de l’énergie fait partie des processus de gestion et de support d’une entreprise.
Dans le cadre de leur système de management de l’énergie, les entreprises doivent définir des critères applicables à tous les processus qui ont une influence sur la performance énergétique des UES, sensibiliser les employés concernés à ces processus et les contrôler en conséquence. Dans la pratique, cela implique d’établir des instructions opérationnelles et de procédure pour les processus de gestion comme la réalisation d’audits internes mais aussi des instructions pour une exploitation et une maintenance des systèmes efficaces sur le plan énergétique. Un diagramme de tortue (voir Fig.) est un outil permettant de définir les processus Les résultats doivent être documentés dans une instruction de procédure mise à la disposition de tous les employés.
Créer un diagramme de tortue pour avoir une vue d’ensemble et instaurer la transparence
Il existe d’autres aspects qui influent sur la performance énergétique pendant le fonctionnement comme les activités de conception (Clause 8.2), par exemple lorsqu’une entreprise prévoit d’agrandir ses installations de production ou ses installations.
Dans certains cas, lors de la mise en œuvre de nouvelles structures et de nouveaux systèmes, il est maintenant requis d’avoir une conception optimisée sur le plan énergétique. Les entreprises doivent également établir des critères et des spécifications pour les achats (Clause 8.3) (p. ex. consommation énergétique max. de 150 kWh/unité de produit) et les communiquer aux fournisseurs et aux sous-traitants afin de réduire la consommation énergétique.
Toutefois, en raison de la longue durée de vie des machines et des équipements, souvent, il n’est possible d’introduire des changements que sur le moyen ou le long terme. Néanmoins, ces critères concernent non seulement des aspects liés à l’énergie mais aussi des aspects financiers comme la période d’amortissement ou la valeur actuelle nette. Au-delà de leur performance énergétique, les entreprises doivent également définir des spécifications pour l’achat d’énergie. Cela inclut la conception et la formulation de contrats de fourniture d’énergie en accord avec les niveaux de service minimum et les réglementations relatives à la fourniture d’énergie en continu.
Chapitre 9 : Évaluation du rendement
L’objectif de la phase de contrôle est de vérifier que les éléments planifiés tels que les plans d’action et les prévisions énergétiques se sont déroulés comme prévu (Clause 9.1). Les résultats de l’évaluation de performance des processus de gestion, de base et d’appui constituent la base du processus d’amélioration continue étant donné que la seule façon d’améliorer le rendement d’un système de management de l’énergie est d’identifier et de corriger les faiblesses.
Cette évaluation est réalisée à différents niveaux et s’appuie sur des critères spécifiques dans le SME. Les éléments techniques de l’évaluation du rendement incluent le contrôle, l’analyse et l’évaluation de la performance énergétique (Clause 9.1.1), p. ex. la consommation énergétique du système X. Les indicateurs de performance énergétique qui facilitent l’évaluation sont généralement enregistrés dans une solution logicielle et examinés et analysés en continu par l’équipe d’énergie.
Chapitre 10 : Amélioration
La phase d’amélioration se concentre sur les écarts et les non-conformités (Clause 10.1) en lien avec le système de management de l’énergie. Ces problèmes peuvent être détectés au cours d’examens réguliers, de contrôles et d’audits, de revues de management ou lors de la réalisation des activités quotidiennes. Pour transformer une non-conformité en une amélioration, il faut adopter des mesures correctives.
On commence par une action immédiate puis on analyse les causes de la non-conformité pour éviter que d’autres problèmes similaires se produisent à l’avenir. Il est très important de réviser l’efficacité de ces mesures correctives et de les ajuster si nécessaire. L’objectif est d’assurer une amélioration continue du système de management de l’énergie (Clause 10.2). Toutefois, il n’est pas toujours facile d’assurer une amélioration continue.
Par exemple, lorsqu’une entreprise a rapidement obtenu des résultats positifs au cours des premières années d’exploitation du SME, il peut être difficile de mettre en œuvre d’autres mesures que ce soit pour des raisons techniques ou financières. Dans ce cas, il est judicieux de demander une aide extérieure pour avoir accès aux meilleures pratiques spécifiques du secteur ainsi qu’aux financements ou subventions disponibles.